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Enfin le nouveau Rambo !

batmanLe 15 septembre, deux jours seulement après la sortie Rambo 2 à Paris, Libération titre : « Batman battu par Rambo 2». L’un n’a fait «que» 46 768 entrées le premier jour de son exploitation, l’autre avait 85 007 billets à son actif, trois ans plus tôt, pour la même période. À la Warner on affirme, mi-figue mi-raisin, «qu’on ne peut juger d’un succès en une journée». Du côté du public, on distingue déjà les « pro » et les « anti » Batman. Pour : les jeunes dans leur grande majorité, les amateurs d’effets spéciaux, les fans de héros musclés, les inconditionnels de Nicholson et Basinger, les adorateurs d’ambiances glauques mystérieuses, tous ceux qui, malgré les critiques négatives, s’accordent à dire que «Batman» reste un bon film. Contre : les véritables Bat-fans, ceux qui ne reconnaissent en rien le personnage de Kane ici dépossédé de son fidèle Robin (qui devrait revenir dans « Batman 2»( et qui se refusent à identifier Michael Keaton, petit et légèrement dégarni, à leur héros de papier. Contre, la presse (pratiquement unanime), ceux que l’énorme machinerie de marketing, déployée trop tôt par la Werner, a dégoûtés avant même que le film ne sorte sur les écrans. Contre enfin, les fans de Prince qui ne retrouvent dans le film que sept minutes de la bande originale qu’ils ont apprise par cœur. • Le bouche à oreille ne fonctionne pas. Ou fonctionne mal. Comble du paradoxe, «Batman» est interdit aux moins de 16 ans en Belgique et aux moins de 12 ans en Angleterre! Un an après sa sortie en France, le film n’est que quatorzième au box-office avec 554 478 entrées sur Paris et talonne… «Tatie Danièle»! Alors, bat ou bad, le Caped crusader? Il est vrai qu’a moins d’avoir 12 ans et les neurones anesthésiés, « Batmanu ne valait pas le battage qu’on a bien voulu faire autour de ses exploits. Oui, le film est sympa, distrayant. Oui, les décors à la «Blade Runner» sont d’enfer et l’interprétation de Nicholson extraordinaire. Mais le Joker, s’il ramasse tous les suffrages, tire inéluctablement la couverture à lui. Michael Keaton, malgré tout le bien qu’on peut en dire, paraît faible et sans saveur. Il ne semble pas faire le poids face à un rôle à deux visages. Il tombe même amoureux ! Est-ce là l’apanage d’un superhéros ?
Kim Basinger
Le film a bien des atouts, certes, mais les dérapages sont légion. Et seules les jambes de Kim Basinger nous ramènent à une réalité plus souriante… Pour une fois, la France n’a pas succombé à l’offensive hollywoodienne. Les millions de dollars mis grossièrement en vitrine pour vanter les qualités incertaines de la Bat-machinerie Peters et Guber se sont, toutes proportions gardées, retournés contre le système dont ils sont issus. En revanche, il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’en France, «Batman», la cassette, va faire un véritable carton. Et peut-être réconcilier fans et détracteurs autour d’un même personnage, psychopathe sans doute, mais tellement attachant!

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