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Dixième Festival de Vevey : la maturité et la sérénité

Pour son dixième anniversaire, le Festival international du film de comédie de Vevey a redécouvert une vertu typiquement suisse, à savoir la tranquillité. L’édition précédente, avec sa kyrielle d’invités prestigieux (Grace Jones, Richard Bohringer, Isabelle Pasco…) présentait, en effet, un aspect très showbiz dont l’agitation ‘avait quelque peu éclipsé les films en compétition. Soucieuse de gagner en crédibilité, et aux prises avec des impératifs budgétaires draconiens, la direction du festival a renoncé cette année au clinquant pour présenter une sélection de haut niveau. En clair, le spectacle ne devait plus être dans la rue ni dans les soirées mondaines, mais bel et bien dans les salles. Ce changement de cap a permis, au grand dam des chasseurs d’autographes et des paparazzi, aux Veveysans de retrouver le calme et aux cinéphiles d’être particulièrement gâtés. Le jury, présidé par Guido Alberti (un des acteurs fétiches de Fellini) qui remplaçait au pied levé Richard Bohringer (retenu sur le tournage du dernier Jean-Loup Hubert), a eu bien du mal à départager les concurrents. Il fallait néanmoins un gagnant et ce fut «Nuns on the run» de Jonathan Lynn, un film à l’humour typiquement britannique. Le jury a également tenu à distinguer le film tunisien « Haifahouine » en lui décernant le Pierrot d’or – prix du meilleur espoir – tant pour la prestation du très jeune acteur Selim Boughedir que pour le talent de son réalisateur Fend Boughedir. Le Prix d’interprétation a été remis conjointement à Patrika Darbo pour «Daddy’s dyin’, who’s got the will?» et à Mathias Gnaedinger pour «Leo Sonnyboy».

Leo Sonny-boy«Leo Sonny-boy», une comédie pleine de fraîcheur et de sensibilité a d’ailleurs remporté un vif succès auprès des festivaliers qui lui ont décerné le Prix du public. Ce palmarès ne doit pas faire oublier «Alberto express» d’Arthur Joffe, également en compétition, qui nous narre le voyage ferroviaire et surréaliste d’un homme à la veille d’être père. Un film «ultraspeedé» qui aborde, sans en avoir l’air, des sujets essentiels. A découvrir également, «Pump up the volume», film américain d’Allan Moyle. En parallèle, des hommages à Pierre Etaix et Laurel et Hardy ont été rendus, d’où l’occasion de revoir quelques chefs-d’œuvre. Le Festival de Vevey a mis l’accent cette année sur la qualité des films projetés. C’est très certainement en persévérant dans cette voie que Vevey parviendra à devenir un rendez-vous obligatoire pour tous les cinéphiles-. Le pari n’est pas impossible…

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