Lemasdelolivine

Soldier’s story

Qui a tué le sergent Waters, un soir de 1944, alors qu’il s’en revenait, ivre-mort, vers sa base militaire ? Un civil ou un soldat ? Un Blanc ou un Noir ? Le sergent Waters était noir et instructeur. Sa base était dans un des plus solides bastions sudistes : Fort Neal, en Louisiane. Un certain Davenport est chargé d’enquêter… Mais son arrivée dérange… Davenport est officier, avocat, arrogant et Noir ! Ses soupçons se tournent d’abord vers les Blancs de la base, mais le problème s’avère très vite beaucoup plus complexe. Le racisme n’est pas uniquement Blancs-contre- Noirs. Il peut s’installer aussi dans la tête d’un officier instructeur qui a une certaine idée de l’image que doivent donner ses «frères de couleur».Soldier's story On pouvait avoir peur que Norman Jewison nous refasse le coup de «Dans la chaleur de la nuit» où le flic noir Sidney Poitier débarquait dans une petite ville sudiste et devait résoudre un meurtre, malgré l’hostilité du shérif blanc local. Mais ce n’est pas le cas. Adaptant une 6pièce beaucoup plus subtile (intitulée «A soldier’splay»), Jewison ne veut rien démontrer a priori. Il dépeint un milieu et des mentalités, à travers l’enquête que Davenport mène dans le camp, mais aussi à travers les témoignages- flashbacks de ceux qui lui racontent comment était le sergent Waters. La «leçon de morale» se fait donc a posteriori. Et elle est à cent lieues des stéréotypes « progressistes». Parce qu’on sent que la réalité est ici beau- coup plus complexe, «Soldier’s story» séduit beaucoup plus en profondeur. On regrette seulement que l’extraordinaire Patty La Belle ne soit pas plus employée. Elle n’a qu’une mal- heureuse et incomplète chanson dans une scène de bar à soldats noirs. Quand on a la chance d’avoir Patty La Belle…

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