Croyez-vous en la parole d’un flic ?
Non, jamais, même si ce flic est Alain Delon.
Justement, avec Alain Delon, est-ce que ça a été «Le grand carnaval» ?
Oui, dans la mesure où il y a eu beaucoup d’émotion et de mouvement durant le tournage. Aujourd’hui que le film est sorti, j’ai prouvé que j’avais autre chose qu’une paire de fesses. Il faut dire que c’est la première fois que je travaille autant sur un rôle parce qu’Alain Delon est un mec très exigeant. Au départ, le rôle était écrit pour Nicole Garcia et il ne voulait pas d’une jeune actrice.
Il ne vous a donc fait aucun cadeau ?
Pas vraiment. Comme Nicole Garcia n’était pas libre, j’ai fait des essais et Delon m’a charcutée pour voir ce que j’avais dans les tripes.
«Parole de flic», «Police», «Spécial police»,etc…, croyez-vous que les flics soient à la mode dans le cinéma à l’heure actuelle ?
C’est vrai que les films de flics étaient toujours faits par Delon ou Belmondo. Aujourd’hui, il y a des metteurs en scène considérés comme «intellectuels» qui s’y mettent. C’est une période où il y a beaucoup de scénarios sur le genre mais ça passera.
Avec qui aimeriez-vous passer une nuit, Guy de Maupassant ou Frankenstein ?
Guy de Maupassant, il est plus sexy.
Avez-vous suivi l’affaire sur les droits de suite des comédiens ?
Comme j’ai été absente tout l’été, je ne suis absolument pas au courant de cette affaire. Mais je m’intéresse beaucoup à la production et je trouve normal que les producteurs, mais aussi les acteurs, bénéficient de certaines retombées sur l’exploitation des films après le passage en salle. On est assez exploité comme cela…
Avez-vous un magnétoscope ?
On me l’a volé, mais je vais en acheter un autre très vite. C’est une invention géniale. Il y a des périodes où je ne sors plus de chez moi.
Et que regardez-vous ?
Je loue énormément de cassettes. Je regarde surtout des films que je n’ai pas eu envie ou que je n’ai pas eu le temps de voir en salle. C’est aussi un excellent moyen de revoir des films que l’on a beaucoup aimés. J’adore toutes les séries B.
Quand vous ne tournez pas, allez-vous voir les films de vos petits camarades ?
Quand je ne tourne pas, je voyage. Je reste le moins possible à Paris. Quand j’y suis, je vais voir surtout les films américains. Disons que je choisis les films en fonction des comédiens plus qu’en fonction de l’histoire ou du metteur en scène. Je réagis par rapport aux rôles que j’aurais voulu faire, aux acteurs et actrices que j’admire.
Est-ce vous qui choisissez vos rôles ?
Complètement, c’est pour ça que je ne travaille pas beaucoup. Je préfère travailler peu et faire de beaux films. Je ne veux pas être un feu de paille. Et puis je consacre pas mal de temps à écrire, je prépare également un disque, je voyage beaucoup, je fais plein d’autres choses, ça me permet de refuser toutes les «merdes» qu’on me propose…
Quels sont vos critères de choix ?
Dès qu’il s’agit d’un personnage qui ne me ressemble pas, j’accepte. En ce moment, je fais tout pour changer mon étiquette. Je tiens compte également de mon partenaire. J’ai envie de travailler avec des comédiens que j’admire, qui vont m’apporter quelque chose et qui font des entrées. J’aimerais aussi tourner avec un jeune metteur en scène et avec des comédiens de mon âge.
Avez-vous l’impression de vous être fait un prénom ?
Oui, je pense. J’ai tout fait pour ça. Depuis un an, je refuse de faire des photos avec mon père. Plus je travaille, plus les critiques sont dures avec moi. Sous prétexte que mon père est connu, je dois être encore meilleure que les autres. Attention, c’est en même temps très motivant.
Avec quels acteurs rêvez-vous de jouer ?
Depardieu. Je suis sûre que si on travaille ensemble, il se passera quelque chose. Il y a aussi Anconina, Léotard, Jacques Penot (son petit ami-NDLR), Christophe Lambert et quelques autres. Mais je place Depardieu au-dessus de tous. Il me fait peur. Lorsque je travaille avec quelqu’un qui m’inquiète, comme ce fut le cas avec Delon ou Noiret, j’arrive à pousser très loin mon jeu d’actrice. Chez les Américains, je rêve de tourner avec William Hurt et Dustin Hoffman.
Et les actrices ?
Je suis fan de Nastassja Kinski. J’irais même jusqu’à lui demander un autographe si je la rencontrais un jour. En France, j’aimerais tourner avec Isabelle Adjani, Juliette Binoche, Marushka Detmers, Pauline Lafont, Fanny Bastien et Nicole Garcia. Chez les Américaines, il y a Jessica Lange, Diane Keaton et Elisabeth Mc Govern.
Préféreriez-vous attraper le Sida ou prendre un avion de la Japan Airlines ?
Prendre l’avion, j’aurais quand même une chance de faire partie des quatre survivants.
Si je vous dis Fafa l’écureuil et Crabe Suki, à qui pensez-vous ?
Quoi ?… Je donne ma langue au chat.
Ce sont les deux marionnettes du Bébête show.
Je ne supporte pas Collaro. Si un jour j’ai un gamin, je l’emmènerais au cirque.
En politique, croyez-vous qu’il y ait un «roi des cons» ?
Il y en a même plusieurs. Je ne connais pas beaucoup le monde de la politique, mais je peux dire que Le Pen est vraiment le roi des cons.
Seriez-vous prête à vous embarquer sur un bateau de Greenpeace ?
Avec un grand metteur en scène ou un super acteur bien sûr.
Préféreriez-vous prendre un bain avec Mireille Darc ou avec Catherine Leprince ?
Mireille Darc, que ce soit pour le boulot ou pour le sexe.
Quand allez-vous poser nue dans Photo ?
J’attends qu’on me le propose.
Roulez-vous sur deux roues ou quatre roues ?
Pour le moment j’ai une vieille Renault 16, mais je rêve d’une petite décapotable verte, style Morgan.
Pratiquez-vous un sport ?
Oui, la danse.
Quels sont vos projets professionnels ?
Je prépare un disque. C’est Jacques (Penot) qui a écrit les paroles, Manuel (Gélin) qui a écrit la musique et les musiciens qui m’accompagnent sont ceux de Michel Jonasz. Je devrais commencer l’enregistrement en novembre. En attendant, je prends des cours de chant car je ne veux pas être une comédienne de plus qui fait un disque, mais jouer le jeu à fond. Ça devrait être prêt pour le printemps 86, je prends mon temps. J’ai quelques projets au cinéma, mais ils sont trop flous pour que j’en parle en ce moment. Je prends aussi des cours d’anglais.
Delon, César du meilleur acteur, ça vous paraît normal ?
Oui, pour l’ensemble de son œuvre.
A quand le César pour Fiona Gélin ?
Ce n’est pas dramatique si je n’en ai pas, mais je pense en avoir un d’ici quatre ans. Je crois beaucoup à mes 27 ans. Je suis encore assez gamine pour tout ce qui est récompenses et photos dans les magazines. Et puis, ça me permettra de rassurer ma famille et surtout mon père…
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